La Loi ANI : Transposition de l'Accord National Interprofessionnel
La loi du 29 novembre 2023 porte sur la transposition de l’accord national interprofessionnel (ANI) relatif au partage de la valeur au sein de l’entreprise. Cet accord a été conclu en février 2023 entre les syndicats et le patronat. Son objectif est d’associer plus étroitement les salariés aux performances des entreprises, en particulier dans les PME.
Résumé
La loi ANI, issue de l’accord national interprofessionnel, vise à dynamiser le partage de la valeur dans les entreprises françaises en renforçant le dialogue social et en généralisant les mécanismes de partage de la valeur.
Ses mesures obligent les PME à mettre en place des dispositifs de partage de la valeur, offrant ainsi des avantages potentiels en termes d’engagement des salariés et de compétitivité, mais pouvant également entraîner des défis administratifs et financiers.
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Contexte
La loi ANI, issue de l’Accord National Interprofessionnel, constitue un ensemble de dispositions législatives visant à réguler les conditions de travail et à renforcer les garanties sociales des salariés en France. Son adoption, concrétisée par la loi du 29 novembre 2023, représente la transposition d’un ANI sur le partage de la valeur conclu en février 2023 entre les syndicats et le patronat.
La loi effectue une transposition fidèle des dispositions législatives issues de l’accord national interprofessionnel conclu le 10 février 2023 entre le Medef, la CPME, l’U2P, la CFDT, FO, la CFE-CGC et la CFTC.
Objectif de la Loi ANI
Son objectif principal est de dynamiser le partage de la valeur au sein des entreprises, tout en réaffirmant le principe de non-substitution. Conformément à ce principe, les sommes allouées dans le cadre du partage de la valeur ne doivent en aucun cas se substituer aux salaires des salariés.
Quelles sont les principales mesures de la loi ANI ?
Cette législation se fixe pour objectif principal d’améliorer l’association des salariés aux performances des entreprises, notamment au sein des PME, et repose sur quatre axes fondamentaux :
- Renforcer le dialogue social concernant les classifications professionnelles, favorisant ainsi une meilleure reconnaissance des emplois.
- Faciliter la généralisation des mécanismes de partage de la valeur, permettant une redistribution plus équitable des bénéfices générés.
- Simplifier les démarches liées à la mise en place de ces dispositifs de partage et encourager le développement de l’actionnariat salarié.
- Encadrer les négociations relatives aux bénéfices exceptionnels, tels que la prime Macron, dans le but d’assurer une juste rétribution des salariés en fonction des résultats exceptionnels de l’entreprise.
Quel est l’impact de la Loi ANI sur les salariés PME
Les mesures, élaborées dans le cadre de la loi ANI, ont pour ambition de favoriser l’investissement des salariés dans leur entreprise et de stimuler leur implication, contribuant ainsi à renforcer la compétitivité et la pérennité des PME françaises sur la scène économique nationale et internationale. On retrouve notamment plusieurs impacts :
Une généralisation des dispositifs de partage de la valeur
- Les PME comptant moins de 50 salariés sont désormais habilitées à mettre en place des dispositifs de participation, même si ces derniers sont moins avantageux que la formule légale.
Quel est le but de cette généralisation ? Cette disposition élargit ainsi l’accès des petites entreprises à ces mécanismes de partage, favorisant une culture de collaboration et d’engagement au sein de leurs effectifs.
Une obligation de mise en place pour certaines entreprises
- À compter du 1er janvier 2025, les entreprises employant entre 11 et 49 salariés et affichant une rentabilité (bénéfice net fiscal d’au moins 1% du chiffre d’affaires pendant trois exercices consécutifs) seront tenues de mettre en œuvre au moins un dispositif de partage de la valeur.
Mais pour quel but ? Cette obligation vise à garantir une juste rétribution des salariés en fonction des performances de l’entreprise, tout en encourageant sa pérennité économique.
Une flexibilité dans les accords de participation
- Les branches professionnelles sont appelées à négocier pour permettre aux PME de concevoir des dispositifs de participation adaptés à leur réalité spécifique avant le 30 juin 2024.
Pourquoi une telle flexibilité ? Cette flexibilité offre aux petites entreprises la possibilité de mettre en place des solutions sur mesure, mieux adaptées à leurs besoins et à leur contexte opérationnel.
Des plans de valorisation de l’entreprise
- L’ANI prévoit la création de plans de partage de valorisation de l’entreprise pour les PME et ETI non cotées. Ces plans, sous forme de primes monétaires, seront distribués après une période d’acquisition de 3 ans.
Quel est l’objectif derrière ces plan de valorisation ? Cette mesure vise à récompenser l’engagement à long terme des salariés dans le développement et la croissance de l’entreprise.
Quels sont les avantages de la Loi ANI ?
La loi ANI offre divers avantages spécifiques aux PME.
- Tout d’abord, elle accorde une flexibilité accrue en permettant aux petites entreprises de mettre en place des accords de participation dotés de formules de calcul dérogatoires, adaptées aux particularités de chaque entreprise.
- En favorisant l’épargne salariale orientée vers le financement des priorités d’intérêt général, cette législation soutient également l’investissement des PME dans des secteurs stratégiques.
- De plus, en associant les salariés aux résultats de l’entreprise, la loi vise à renforcer leur engagement et leur motivation, potentiellement synonyme d’une amélioration de la productivité et de la compétitivité.
- Les dispositifs de partage de la valeur peuvent également accroître l’attractivité des PME pour les talents, favorisant ainsi l’attraction et la rétention des employés.
- Enfin, la loi ANI prévoit des avantages sociaux pour les salariés, comme la prise en charge de certains frais de santé, ce qui contribue au bien-être des employés et à une meilleure image de l’entreprise.
Quels sont les inconvénients de la Loi ANI ?
Cependant, la loi ANI comporte également des inconvénients potentiels pour les PME.
- Premièrement, la mise en place de dispositifs de partage de la valeur peut entraîner une complexité administrative, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de la charge de travail pour ces petites entreprises.
- De plus, bien que les entreprises comptant moins de 50 salariés puissent mettre en œuvre un dispositif de participation, celui-ci pourrait être moins avantageux que la formule légale, engendrant ainsi des coûts supplémentaires pour les PME.
- En outre, l’obligation, à partir du 1er janvier 2025, pour les entreprises employant entre 11 et 49 salariés de mettre en place au moins un dispositif de partage de la valeur si elles sont bénéficiaires, pourrait représenter une contrainte financière supplémentaire pour ces entreprises.