Le Blog du Dirigeant vous propose de revenir en détail sur le sujet. Distribution de dividendes VS réduction de capital : rappels juridiques La distribution de dividendes Les dividendes représentent les liquidités de la société (bénéfices, réserves, report à nouveau) qui sont versées de manière égalitaire entre les associés en proportion de leur participation dans le […]
La fiscalité de l'entreprise
Maximiser les chances de réussite d’un projet entrepreneurial suppose d’appréhender une multitude de paramètres (financement du projet, choix de la forme sociale…).
Parmi ces paramètres, la question de la fiscalité de l’entreprise revêt un aspect capital et se doit d’être abordée en détail pour, d’une part, réduire la pression fiscale et, d’autre part, mettre en place des facteurs d’optimisation profitables au développement de l’entreprise.
Le blog du dirigeant vous propose de revenir en détail sur les grands principes régissant la fiscalité de l’entreprise au regard de ses bénéfices.
L’impôt sur le revenu (IR)
Après avoir défini les entreprises concernées par l’impôt sur le revenu, nous reviendrons sur les modalités de fonctionnement de ce dernier
Quelles sont les entreprises relevant de l’Impôt sur le Revenu (IR) ?
Les entreprises relevant de plein droit de l’impôt sur le revenu sont les sociétés de personnes.
Cet impôt concerne principalement :
- l’entrepreneur individuel (entreprise individuelle classique, entreprise individuelle à responsabilité limitée, micro-entreprise
- l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée dont l’associé est une personne physique (EURL)
- la société en nom collectif (SNC).
Certaines formes sociales, soumises de plein droit à l’impôt sur les sociétés, peuvent exercer une option pour relever de l’impôt sur le revenu. Sont notamment concernées par cette possibilité :
- la société par actions simplifiée (SAS)
- la société à responsabilité limitée (SARL)
- la société anonyme (SA)
L’exercice d’une telle option demeure soumis au respect de multiples conditions, lesquelles sont posées par l’article 239 bis A B du Code général des impôts. Ainsi, pour que l’option soit possible, l’entreprise doit notamment :
- être créée depuis moins de cinq ans
- exercer une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale, à l’exclusion de la gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier (les holdings patrimoniales se trouvent par exemple exclues du dispositif).
- employer moins de cinquante salariés et réaliser un chiffre d’affaires annuel ou avoir un total de bilan inférieur à 10 millions d’euros au cours de l’exercice.
Le fonctionnement de l’impôt sur le revenu
Une entreprise relevant de l’impôt sur le revenu est qualifiée de « translucide » sur le plan fiscal.
Autrement dit, les bénéfices réalisés par la structure sont imposés entre les mains des associés, en proportion de leur participation dans le capital social.
Les associés sont donc imposés dans le revenu catégoriel correspondant à l’activité de l’entreprise (BIC, BNC, revenus fonciers…).
L’associé doit reporter sur sa déclaration de revenus sa quote-part de bénéfices.
L’IR : pour quelle entreprise ?
De manière générale, l’impôt sur le revenu demeure avantageux dès lors que les bénéfices réalisés sont relativement faibles.
En effet, ces derniers sont soumis au barème progressif de l’impôt ce qui peut conduire à un taux marginal d’imposition important lorsque les bénéfices sont conséquents.
Il convient également de raisonner en prenant en compte les autres revenus du foyer fiscal. Par exemple, lorsque le revenu net imposable du foyer fiscal excède 177 106 €, la tranche d’imposition est de 45 %.
On notera deux éléments importants :
- Tout d’abord, le ou les associés ne « pilotent » pas le montant de leur revenu puisqu’ils sont imposés, non pas sur ce qu’il gagnent vraiment, mais sur le résultat de l’entreprise (soit les produits moins les charges (les charges ne comprennent pas la rémunération du ou des dirigeant(s).
- Deuxièmement, l’entreprise ne peut pas mettre une partie du résultat bénéficiaire en réserve afin de préparer de futurs investissements. Comme évoqué ci-dessus, elle peut tout à fait conserver une partie du bénéfice, mais cela n’empêchera pas le (ou les) associé(s) d’être fiscalisé(s) sur la totalité du bénéfice réalisé, même sur la partie qui serait conservée par l’entreprise.
L’impôt sur le revenu demeure également intéressant lorsque l’entreprise réalise des déficits puisque ces derniers pourront, sous conditions, s’imputer sur les revenus des associés.
Barème de l’impôt 2024
Fraction du revenu imposable | Taux d’imposition à appliquer sur la tranche |
Jusqu’à 11 294 € | 0 % |
11 295 € à 28 797 € | 11 % |
28 978 € à 82 341 € | 30% |
82 342 € à 177 106 € | 41% |
Supérieur à 177 106 € | 45 % |
L’impôt sur les sociétés (IS)
Nous vous expliquons en détail les entreprises concernées par l’impôt sur les sociétés, ainsi que ses modalités de fonctionnement.
Les entreprises concernées par l’impôt sur les sociétés (IS)
Les principales sociétés soumises de plein droit à cet impôt sont :
- la société par actions simplifiée (SAS et SASU)
- la société à responsabilité limitée (SARL)
- l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée dont l’associé est une personne morale (EURL)
- la société anonyme (SA)
- la société en commandite par actions (SCA)
Certaines sociétés, soumises de plein droit à l’impôt sur le revenu, peuvent également opter pour l’impôt sur les sociétés :
- la société civile
- l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée dont
- l’associé est une personne physique (EURL)
- la société en nom collectif (SNC)
- la société en commandite simple (SCS)
L’exercice d’une telle option demeure irrévocable, il n’est donc plus possible de repasser ultérieurement à l’impôt sur le revenu.
L’option doit être exercée avant la fin du troisième mois de l’exercice au titre duquel l’entreprise souhaite être soumise pour la première fois à l’impôt sur les sociétés. L’option engendre également(sauf exceptions) les conséquences d’une cessation d’entreprise sur le plan fiscal.
Le fonctionnement de l’impôt sur les sociétés (IS)
Dans le cadre de l’impôt sur les sociétés, c’est la personne morale elle-même qui supporte l’imposition et non directement les associés de la société.
Une fois le résultat imposé, le bénéfice après impôt peut être :
- distribué sous forme de dividendes
- mis en réserve
- affecté en report à nouveau
Quant au taux réduit de l’IS s’élevant à 15 % concerne les PME :
- dont le chiffre d’affaires hors taxe est inférieur à 10 millions d’euros,
- et dont le capital est entièrement reversé et détenu à au moins 75 % par des personnes physiques (ou par une société appliquant ce critère).
De manière générale, l’impôt sur les sociétés demeure plus avantageux que l’impôt sur le revenu lorsque l’associé relève d’une tranche marginale importante à l’impôt sur le revenu.
De par son fonctionnement, l’impôt sur les sociétés offre davantage de liberté quant au « pilotage » de la rémunération (possibilité ou non de se distribuer des dividendes par exemple, en fonction des revenus du foyer fiscal).
Ensuite, la rémunération perçue par le dirigeant vient en déduction de la base imposable (ce qui n’est pas le cas pour les entreprises à l’impôt sur le revenu.
Enfin, lorsque l’entreprise est déficitaire, les déficits peuvent être reportés en avant (sur les bénéfices ultérieurs) ou faire l’objet d’un carry-back (report en arrière).
Conclusion
La stratégie fiscale de l’entreprise se doit d’être appréhendée sous tous ses aspects en vue de parvenir à une optimisation. L’écart entre imposition à l’IR (impôt sur le revenu) et imposition à l’IS (impôt sur les sociétés) peut avoir des conséquences fiscales importantes qu’il est nécessaire d’étudier en réalisant par exemple quelques simulations.
Le choix d’opter pour l’un ou l’autre des impôts en cours de vie sociale se doit d’être également murement réfléchi au regard de ses conséquences futures. De telles réflexions se doivent d’être menées avec un professionnel en vue de n’occulter aucun des paramètres susceptibles d’entrer en jeu.