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Comment évaluer une entreprise ?
Évaluer une entreprise consiste à estimer, à partir de critères objectifs la valeur marchande d’une entreprise à une date déterminée. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour valoriser votre société.
L’évaluation de l’entreprise par des experts est le fruit de plusieurs méthodes de calcul : la méthode patrimoniale, la méthode par l’évaluation de la rentabilité, la méthode par les flux de trésorerie prévisionnels, mais il y a aussi la méthode par comparaison et l’évaluation immatérielle de l’entreprise.
Ces différentes approches aident à évaluer l’entreprise dans son ensemble, mais d’autres facteurs influenceront son prix de vente : conjoncture au moment de la négociation, nombre d’acquéreurs potentiels, zone de chalandise… Voici comment évaluer et valoriser l’entreprise en phase de cession.
Évaluer une entreprise à 360°
Évaluer une entreprise dans le but de fixer un prix de cession se fait tant au regard de ses performances que de sa stratégie financière, ses éléments d’actif et de passif, son organisation interne ou encore sa place sur son marché. Dans ce contexte, pour passer en revue toutes les variables susceptibles de valoriser l’entreprise, les experts vont combiner plusieurs approches, c’est-à-dire plusieurs méthodes de calcul :
- l’évaluation par comparaison
- l’évaluation patrimoniale
- l’évaluation par les flux de trésorerie prévisionnels
- l’évaluation de la rentabilité
- l’évaluation immatérielle
Ensuite, pour s’assurer d’une évaluation à 360, les experts vont observer le passé et le présent de l’entreprise. Ils vont aussi réaliser des prévisions financières en utilisant des coefficients multiplicateurs et des taux d’actualisation variables selon le secteur et le niveau de croissance de l’entreprise.
L’objectif est d’arriver à une évaluation qui valorise l’entreprise, qui met en avant ses points forts, pour fixer le prix de cession le plus juste en tendant vers la fourchette la plus haute.
Les méthodes d’évaluation d’entreprise
L’évaluation par comparaison
L’évaluation par comparaison consiste à observer les prix des cessions des autres entreprises du secteur qui ont une typologie identique.
Cette méthode est un premier regard sur le marché. Elle est surtout utilisée pour l’évaluation des fonds de commerce et des fonds artisanaux (boutiques de centre-ville, restaurants et cafés, boulangeries, boucheries…), car ils sont souvent tous de la même taille et fluctuent de la même manière selon l’économie locale.
L’évaluation patrimoniale
L’évaluation patrimoniale consiste à valoriser l’entreprise selon son patrimoine, c’est-à-dire selon la valeur de ses actifs diminués de ses dettes dans le bilan
(et après différents retraitements, comme l’intégration des plus-values latentes, par exemple).
Cette méthode patrimoniale valorise l’entreprise qui dispose d’un bel outil de production, mais elle ne mettra pas en valeur les TPE, les jeunes entreprises ou encore les entreprises qui n’ont pas besoin de beaucoup d’éléments d’actifs pour croître (les entreprises du Web ou les agences de conseil, par exemple).
Ensuite, si la méthode patrimoniale donne un point de vue intéressant au niveau du bilan, elle ne montre ni la performance en cours ni le potentiel de l’entreprise sur son marché. Elle s’avère insuffisante pour valoriser une entreprise à 360 et fixer un prix juste.
L’évaluation par les flux de trésorerie prévisionnels
La méthode par les flux de trésorerie prévisionnels évalue le cash-flow que l’entreprise devrait générer sur les 5 à 10 ans à venir.
Le calcul part sur le résultat net d’exploitation augmenté des dotations aux amortissements, diminué des investissements et de la variation du besoin en fonds de roulement. Les flux de trésorerie obtenus sont ensuite actualisés au taux de rentabilité voulu par les investisseurs sur le secteur (pouvant aller jusqu’à 60 % pour une entreprise en phase d’amorçage sur un marché très risqué).
La méthode par les flux de trésorerie prévisionnels se base tant sur le passé (pour pouvoir émettre des hypothèses) que sur l’avenir (via l’actualisation des données). Elle convient aux entreprises qui ont un fort potentiel de croissance, même si elles enregistrent des pertes au moment de la cession ou si elles ne revendiquent pas de patrimoine (startups, entreprises du tertiaire et du Web, TPE, jeunes entreprises…). À l’inverse, les entreprises ancrées sur leur secteur et/ou celles qui ont un bel actif ne sont pas valorisées à leur juste valeur.
L’inconvénient est aussi que la méthode par les flux de trésorerie est basée sur des prévisions. Elle constitue une « simple » hypothèse de performance, ce qui la rend insuffisante pour garantir la valeur de l’entreprise et fixer un prix de cession.
L’évaluation de la rentabilité de l’entreprise
Les experts analysent toujours la rentabilité de l’entreprise pour faire leur évaluation.
À ce sujet, le compte de résultat est le tableau idéal. Il suffit d’observer le dernier résultat pour se faire une idée, mais ce ratio peut être faussé par des profits ou des charges exceptionnelles. Certains analystes préfèrent se baser sur le résultat courant (résultat d’exploitation + résultat financier).
D’autres ratios du compte de résultat sont également pris en compte pour estimer l’entreprise :
- la marge brute d’autofinancement
- l’EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
- l’EBITDA (Earning Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization): ratio anglo-saxon qui ressemble à l’EBE, mais s’avère plus transverse)
C’est le compte de résultat du dernier exercice clos, mais aussi les comptes précédents qui servent à valoriser l’entreprise. Selon ses performances, les experts auront tendance à établir une estimation à partir de la moyenne des trois derniers exercices ou seulement du dernier exercice clos.
Ils pourront aussi inclure des prévisions financières lorsque les résultats sont meilleurs d’année en année, en utilisant des coefficients multiplicateurs variables selon le degré de maturité de l’entreprise et le risque du marché.
L’évaluation « immatérielle » de l’entreprise
Il y a les chiffres, mais le vendeur pourra aussi mettre en avant « le capital immatériel » de l’entreprise, c’est-à-dire ses qualités intrinsèques, comme sa clientèle fidèle, son fonds de commerce bien aménagé, son effectif compétent et enthousiaste…
De l’évaluation de l’entreprise au prix de cession
Les experts évaluent l’entreprise et valorisent au maximum ses points forts. Cette base permet de fixer un prix de cession cohérent. Dans les faits, le nombre de repreneurs potentiels et leur capacité de négociation déterminent aussi en grande partie le prix.
Sachez que les experts qui ont réalisé l’évaluation de votre entreprise sont à vos côtés pour négocier. En face, les experts qui représentent le repreneur auront accompli leur audit d’acquisition. Ils auront leur propre idée du prix d’achat.
Les négociations peuvent commencer !
Quels facteurs influencent le valorisation de l’entreprise ?
L’évaluation de l’entreprise peut être à la hausse (surcote) ou à la baisse (décote) selon certains facteurs constatés par les experts. Les éléments qui jouent sur la valeur de l’entreprise sont par exemple :
- son emplacement pour un commerce, un fonds artisanal, une boutique
- les perspectives économiques locales et nationales
- l’état du marché, son potentiel
- les perspectives géographiques dans la zone de chalandise (travaux et politique de la ville)
- le volume du ficher client et sa composition
- la réputation de l’entreprise, sa notoriété (attention aux réseaux sociaux !)
- l’état de l’outil de production, mais aussi sa modernité ou son obsolescence
- le climat social au sein de l’entreprise
- l’étape à laquelle se situe l’entreprise : en peine croissance, ancrée sur son marché, leader, en stagnation depuis plus années ou en déclin…
- La stratégie de l’entreprise, certains résultats d’outils comme le Swot, l’analyse Pestel, …
- la situation économique de l’entreprise : état de la trésorerie, autonomie financière, en redressement voir liquidation judiciaire, …
- si l’entreprise est en croissance, le niveau de croissance observé d’année en année : croissance rapide, croissance lente
- le nombre d’acquéreurs potentiels au moment de la cession
Conclusion
Comme vous pouvez le constater, l’évaluation de l’entreprise est l’étape concrète dans le processus de cession puisqu’elle engendre la fixation du prix de vente.
Votre expert-comptable pourra se charger de l’évaluation, mais n’hésitez pas à demander une contre-expertise ou un avis auprès d’autres experts du chiffre. Vous pouvez aussi passer par un cabinet d’affaires spécialisé dans la cession d’entreprise.
Si vous cherchez des professionnels de la cession, rendez-vous auprès de votre organisme consulaire (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des Métiers). Ils disposent d’un pôle dédié à la cession d’entreprise, mais aussi d’un annuaire d’experts en la matière et même de listes de repreneurs potentiels. Votre organisme consulaire et/ou votre expert-comptable sont les premiers interlocuteurs pour envisager la cession de votre entreprise.