La création d’entreprise n’est pas chose facile et les entrepreneurs ont généralement besoin d’être guidés, accompagnés et rassurés tout au long de leur processus de création. Création de start up ou de PME, il est possible de s’appuyer sur les cabinets d’experts-comptables pour bénéficier d’un accompagnement. De quels accompagnements les créateurs d’entreprise peuvent-ils bénéficier ? […]
Créer sa société : comment choisir le bon associé ?
Vouloir réaliser un projet entrepreneurial en créant une société est le rêve de beaucoup. Néanmoins, le parcours de la création est semé d’embûches et de pièges qui peuvent mettre à mal la volonté du créateur de société.
L’une des questions que doit absolument se poser le créateur de société concerne la forme juridique de son exploitation : à associé unique ou avec plusieurs associés ? S’il souhaite s’associer avec une ou plusieurs personnes alors il devra choisir avec qui s’associer.
L’un des pièges à éviter serait de mal choisir son ou ses associés : aussi beau et porteur que soit le projet si le choix du ou des associés n’est pas bon il y a un fort risque de mésentente et une forte probabilité, à terme, de voir la société péricliter.
Le Blog du Dirigeant se penche donc sur la question du choix de l’associé. En étant conscient que l’objectif est de trouver un « bon » associé, l’associé idéal n’étant rarement (pour ne pas dire jamais) une solution réaliste.
I. L’associé répond à un besoin
Si le porteur de projet souhaite s’associer c’est que cela répond à un besoin spécifique. Veillez donc toujours à bien identifier ce besoin : il ne sert à rien de s’associer pour créer une société et profiter d’un régime juridique ou fiscal particulier si vous n’en avez pas besoin.
Les besoins du porteur de projet, en recherche d’un associé, sont, traditionnellement :
- La recherche de compétences : le créateur de société va rechercher un profil qui pourra lui apporter un certain nombre de compétences supplémentaires mais surtout complémentaires à ses propres compétences. Par exemple il peut vouloir accentuer le côté commercial de son entreprise en s’associant avec une personne qui possède ces compétences.
- Le besoin d’un réseau : il est rare de débuter une activité avec d’ores et déjà une clientèle complète à sa disposition. L’association avec une personne plus expérimentée va donc être le moyen de profiter de son carnet d’adresses.
- La recherche d’une réputation : fonctionnant de pair avec la recherche d’un carnet d’adresse, l’association avec une personne qui jouit d’une bonne réputation peut être vectrice de développement rapide pour l’entrepreneur.
- Le besoin de fonds : le besoin de fonds et de capital social est également une préoccupation importante de la création d’entreprise. S’adosser un associé-investisseur est alors une démarche qui va permettre de bénéficier d’une certaine sécurité et visibilité financière.
L’association permettra dès lors de créer des synergies positives entre les membres de la société leur permettant alors de porter le projet grâce à leurs apports personnels.
De plus, l’association est également souvent décrite comme un moyen de faire face à plusieurs aux différents problèmes qui pourraient survenir, se serrer les coudes autrement dit.
Découvrez nos offres pour créer votre entreprise
II. Trouver le « bon » associé
A. Où trouver le bon associé ?
Il est souvent conseillé de ne pas s’associer avec des amis, des proches ou son conjoint, bien que cela soit parfaitement possible
. Ce type d’association, familiale ou entre amis, présente divers problèmes :
- Une relation initiale biaisée entre les associés : la relation ne sera pas strictement professionnelle, le risque étant d’être plus conciliant et d’être piégé par la relation familiale, conjugale ou amicale et de ne pas voir les problèmes de la société : autrement dit, ne pas pouvoir agir librement.
- En cas de mésentente, de problèmes relationnels entre les associés, dans la vie de la société ou non, ceux-ci vont inévitablement rejaillir sur la conduite de la politique de la société ou sur la relation entretenue par les associés. Il y a un fort risque de voir la société pénalisée, parfois sévèrement, par une querelle familiale.
- Enfin, la conduite et le comportement de chacun est différent selon que cela concerne le travail ou la vie plus intime. Les enjeux sont différents et cela risque de créer des conflits.
Trouver le bon associé peut alors passer par la recherche concrète voire par la prospection des annonces et offres d’associations que l’on peut trouver sur Internet. Il n’existe, en la matière, pas de règles prédéfinies.
B. Les vérifications indispensables
Il ne s’agit pas de faire confiance au premier venu qui se prétend compétent, apporteur de fonds ou d’un carnet d’adresse. Il convient de mener des recherches et vérifications sur la personne pour attester ou non de sa crédibilité.
Certains points doivent donc faire l’objet d’une attention particulière :
- La vision du projet d’entreprise : quelle vision du projet a notre interlocuteur ? Y-croit-il ou non ? Comment envisage-t-il l’exploitation et le développement ? Sa vision du projet et la mienne sont-elles compatibles ?
- La personnalité et la façon d’entreprendre : il convient de se renseigner sur le caractère de son futur associé : est-il d’un naturel prudent dans les affaires ou au contraire est-il une « tête brûlée » ? A-t-il une expérience dans l’entrepreneuriat ou non ? Si oui, est-elle réussie ? A-t-il longtemps et souvent travaillé seul ? Change-t-il fréquemment de société ou non ? Tout cela dans le but de savoir si le futur associé a une personnalité qui convient ou non au projet et surtout au créateur d’entreprise, deux fortes personnalités ambitieuses ne s’entendront pas facilement par exemple.
- Le passé juridique :
- Le candidat à l’association a-t-il ou non une expérience dans le domaine économique en cause ? A-t-il déjà été associé d’une société ?
- S’il a déjà été associé, l’est-il encore ? Si non, pourquoi ?
- Vérifier s’il n’a jamais fait l’objet d’une procédure collective
- Vérifier le régime matrimonial du candidat : en effet, un régime de communauté donne le droit au conjoint de revendiquer la qualité d’associé de la société pour la moitié des parts attribuées à la personne choisie.
- Vérifier le « casier » de la personne : poursuites pénales ou délits connus à son encontre,…
Il ne faut pas hésiter à interroger amis, entourage, connaissances pour obtenir des informations parfois précieuses sur la personnalité et la réputation du futur associé.
Il ne faut pas hésiter non plus à vérifier du côté des réseaux sociaux qui peuvent parfois être de bons indicateurs et informateurs.
III. Organiser son association
Dès lors que l’associé adéquat a été choisi il convient de formaliser et organiser son association de manière juridique.
Différentes problématiques vont devoir ainsi se poser : il convient alors d’être accompagné par un professionnel du droit comme un expert-comptable ou un avocat. Ceux-ci seront à même de vous prodiguer des conseils mais également à rédiger les actes nécessaires à la constitution de la société.
A. Le niveau de l’investissement
L’une des premières problématiques, une fois l’association décidée, est celle du niveau de participation :
- La plupart du temps, la logique veut que le porteur de projet soit majoritaire : autrement dit il se doit de réunir la majorité des parts sociales ou actions. Le projet est le sien, il se doit d’avoir la mainmise dessus et doit pouvoir en assurer le développement selon son plan, en faisant ainsi passer les décisions sociales les plus importantes pour l’exploitation de son projet.
- La participation minoritaire sera généralement à réserver au coassocié : cela permet de lui reconnaître un droit de vote mais également un droit aux bénéfices. Sans entraver la bonne marche de l’entreprise ni le développement du porteur de projet il peut tout de même exprimer son opinion au travers du vote. Rien n’empêche de compenser cette inégalité au sein d’un pacte d’actionnaire.
- La participation égalitaire à 50/50 est généralement à proscrire : si elle paraît plus juste d’un de vue du droit de vote et du droit aux bénéfices, cette option sera synonyme de blocage et de paralysie totale de l’entreprise en cas de mésentente. Le risque est trop grand pour être pris, il convient donc d’écarter cette solution.
B. La rédaction du pacte d’associé
L’assistance d’un avocat est une étape incontournable dans ce cas
: ce professionnel du droit sera à même de sécuriser au maximum le pacte et d’en assurer l’efficacité juridique.
Ce contrat ne doit pas être négligé car dès lors qu’il est rédigé et signé par les parties il possède un caractère obligatoire entre elles. Une clause mal rédigée ou un pacte sans avocat peut être synonyme de perte de tout droit pour le porteur de projet.
Les clauses que l’on peut trouver dans ces pactes sont généralement :
- Une répartition du droit de vote de certaines décisions
- Les règles de répartition du dividende (pouvant avantager le minoritaire pour pallier au déséquilibre du droit de vote)
- Les modalités de règlement des litiges
- Les clauses relatives aux cessions des titres (préemption, rachat forcé, clauses de relution, interdiction de cession,…)
- Clauses de non concurrence,…
C. La conduite de l’activité
Il sera enfin important de formaliser, par écrit pour plus de sécurité, les rôles et attributions
de chacun des associés.
Si, au départ, chacun fait un peu toutes les tâches, au fil du développement de la société il faudra obligatoirement que les tâches soient précisément attribuées à l’un ou l’autre des associés.
Cette formalité purement interne à la société permet d’éviter un chevauchement des compétences et également l’apparition de conflits.
En conclusion
réer une société semble une opération simple et à la portée de tous mais c’est en réalité une opération qui ne s’improvise pas. Si tout n’est pas parfaitement défini au commencement il y a des chances pour que l’activité ne puisse pas être pérenne.
Le choix d’un ou de plusieurs coassociés obéit à ces règles : il faut être préparé, il faut chercher et investiguer, il faut recourir aux conseils de professionnels du droit pour être en mesure de choisir un associé fiable, sûr et qui portera, avec le fondateur, le projet entrepreneurial.
-
Kaba moussa9 novembre 2016, 05:53C'est vraiment détailler
-
Clément Baudry9 novembre 2016, 09:33Bonjour, Merci beaucoup pour votre retour. Cordialement, L'équipe création d'entreprise LBdD
-